L’entreprise familiale Lemahieu, dernière bonneterie française, change d’actionnaires
Theret & Associés a conseillé Martin BREUVART et Loïc BAERT dans le cadre de la reprise de la société LEMAHIEU.
Extrait de l’article de la Voix du Nord :
La dernière bonneterie française a changé de dirigeants cet été. Édith Lemahieu avait commencé à travailler pour l’entreprise créée par son père, Henry Lehamieu, à l’âge de 21 ans. Quarante ans plus tard, elle et son mari, Olivier Diers, ont cédé l’entreprise à deux actionnaires. Ils transmettent Lemahieu à Martin Breuvart, 40 ans, et à Loïc Baert, 49 ans.
« On ne voulait pas s’accrocher bêtement à une entreprise. Je souhaitais transmettre l’entreprise et son histoire à un moment où elle est belle, viable et pleine de projet », explique Édith Lemahieu. Un départ « serein » donc, qui a été le fruit de deux ans de réflexion. « On n’est plus dans le coup !, précise Olivier Diers en souriant. Nous sommes de bons industriels mais pour le futur de l’entreprise sur Internet il faut une nouvelle génération. »
Deux des cinq enfants du couple travaillent dans l’entreprise eux aussi : Sébastien, à la gestion, et Salomé, à la création. « Ils ont jugé que reprendre l’entreprise était une trop grosse responsabilité », d’après OIivier Diers. Les deux enfants continueront cependant à travailler pour Lemahieu et à « communiquer l’histoire de l’entreprise. »
« Demande croissante du marché français »
Pour faciliter la transition, Édith Lemahieu et Olivier Diers accompagneront la nouvelle équipe dirigeante pendant au moins quatre mois. Martin Breuvart et Loïc Baert ont tous les deux déjà une expérience de direction d’entreprise. Les deux hommes se sont rencontrés en 2011. Ils cherchaient tous les deux à reprendre une affaire française.
Martin Breuvart, issu de l’école de commerce HEC et ex-codirigeant de l’entreprise familiale SweetCo, sera en charge de la vente, du marketing et de la relation client. Loïc, formé à l’EDHEC et ancien dirigeant d’une entreprise spécialisée dans le transport de voyageur, s’occupera de la production et de l’administratif.
« On veut utiliser nos valeurs communes comme guide de conduite », explique Loïc Baert. Fiers du label origine France garantie, ils souhaitent se développer localement, à Saint-André, avec des matériaux français. Sans perdre de vue les objectifs qu’ils se sont fixés : « On veut gérer la demande croissante du marché français, développer d’autres créneaux et diversifier nos clients à l’étranger », précise Martin Breuvart.
6 millions
D’euros de chiffre d’affaires l’année dernière. « Les bâtiments peuvent nous permettre de doubler ce chiffre d’affaires sans problème », précise Martin Breuvart, nouveau PDG de l’entreprise.
92 employés
Et Lemahieu aimerait recruter : actuellement, les embauches compensent tout juste les départs à la retraite. L’entreprise peut employer 15 personnes supplémentaires, d’après Olivier Diers, ancien dirigeant. Aucune qualification ni expérience particulière ne sont demandées : seulement de la dextérité. Mais l’entreprise peine à embaucher, notamment car les salaires dans le secteur sont bas.
30 %
Du chiffre d’affaires est représenté par le Slip français. « C’était un partenariat d’une grande évidence, un échange de savoir faire. Aujourd’hui, la majorité des sous-vêtements du Slip français sont fabriqués par Lemahieu », explique Édith Lemahieu. Des partenariats sont régulièrement mis en place avec des marques comme le Slip français ou encore Le Bourget, qui sollicitent l’entreprise grâce à son label origine France garantie.
Pour cette opération, les repreneurs étaient conseillés par Trigone Conseil avec Yves Eschenbrenner pour les aspects comptables et financiers et par Theret & Associés avec Laurent Theret et Edouard Theret (avocats) pour les aspects juridiques. Les cédants étaient pour leur part conseillés par Nord Transmission avec Paul Damestoy et par David Gautier (notaire).